Bonjour à tous,
Après deux ans d’ouverture de mon cabinet, je me décide ENFIN à ouvrir l’onglet blog de ce site internet pour partager avec vous des connaissances et expériences qui me semblent intéressantes et utiles. Cela s’adresse avant tout à vous, qui venez me consulter au cabinet, ou à vous, qui hésitez à le faire. Mais cela s’adresse plus largement à toute personne qui éprouve des difficultés et qui se renseigne sur les méthodes aujourd’hui disponibles pour l’aider.
Il faut savoir qu’en psychologie, il y a beaucoup d’approches différentes, je dirais même très différentes, et ce n’est pas toujours facile de s’y retrouver. D’autant plus que les différentes approches n’ont pas du tout (du tout) les mêmes objectifs.
Pour ma part, je me suis spécialisée en Thérapies Comportementales et Cognitives (TCC), et c’est aujourd’hui ce que je vous propose de découvrir.
Entrons donc dans le vif du sujet ? C’est quoi au juste, les TCC ?
La TCC est une approche thérapeutique qui repose sur une compréhension individualisée des problématiques rencontrées par les patients. En TCC, on cherche à comprendre comment un problème fonctionne, et comment il est maintenu par des facteurs cognitifs (nos pensées) et comportementaux (nos comportements).
Selon le modèle théorique de la TCC, ce que je ressens, pense et fais sont intiment reliés (voir le schéma). La TCC va donc s’intéresser à l’interaction entre ces trois « entités » et chercher à comprendre comment ces interactions participent à votre problème.

Par exemple, si je me dis que faire du vélo est dangereux, je vais sans doute ressentir de la peur et avoir tendance à éviter d’en faire ou bien à prendre 1001 précautions pour en faire en étant ceinture et bretelles ! (Vous remercierez mon conjoint pour cette expression fabuleuse).
Nous ne sommes donc pas dans une analyse du pourquoi le problème est là, et encore moins dans une approche où l’on fait l’hypothèse que comprendre la cause profonde est nécessaire pour guérir. Bien sûr, nous en parlons et bien sûr cela s’avère utile, car nos pensées et nos croyances se construisent avec notre expérience, et contribuent à alimenter le problème actuel.
Toutefois… Nous ne pouvons pas agir sur le passé ! Vous l’avez d’ailleurs sans doute déjà remarqué. Quel dommage n’est-ce pas ? Un petit coup de baguette magique et pouf, il serait possible de changer les évènements qui nous ont bousculés… Malheureusement, les choses ne fonctionnent pas comme ça, et ce qui est entre nos mains, c’est bien le présent. C’est donc sur le fonctionnement actuel du trouble que la TCC cherche à agir.
La TCC se focalise donc sur les problèmes actuels et est orientée vers des objectifs précis (par exemple : pouvoir refaire du vélo sans être handicapé par la peur et être capable de faire le trajet maison-travail), définis avec le patient. Je dis bien AVEC, car la TCC est une thérapie collaborative. Le thérapeute (moi) et le patient (vous) travaillent ensemble pour résoudre un problème (par exemple une phobie des singes. Eh oui pourquoi pas ? ça peut être très handicapant si on a prévu de faire un safari pour les vacances, ou tout simplement d’aller au zoo). L’idée derrière ça, c’est que vous êtes experts de vous-mêmes (qui mieux que vous pour savoir ce que vous traversez ?), et moi, je suis experte (enfin j’essaie) de la psychologie et des méthodes que je vous propose 😊. En somme, la TCC, c’est un travail d’équipe ! Nous sommes donc chacun sur un pied d’égalité.
Nous cherchons à comprendre ENSEMBLE votre problème, et définissons ensuite des objectifs thérapeutiques suite auxquels nous allons appliquer différentes méthodes thérapeutiques (qui feront l’objet d’un autre article).
On dit aussi que les TCC sont des thérapies brèves. Qu’on s’entende… « Bref » ça ne veut pas dire 4 séances et c’est réglé. Je le dis parce que ça m’est arrivé de recevoir des patients qui sont arrivés en me disant « bon, j’ai tel problème, j’ai vu que ça se réglait en tant de séances ». ! « Bref », ça ne veut pas dire non plus qu’il s’agit d’une thérapie miracle, la TCC demande un vrai investissement et travail de la part du patient !
En fait quand on dit « bref », on parle de 1 à 2 ans, parfois plus ! Et en même temps, cela me semble logique quand on pense au nombre d’années depuis lesquelles vous souffrez de votre problème, au temps qu’il a eu pour s’installer, se maintenir et peut-être même s’aggraver ! Voyez un peu votre problème comme une plante que vous auriez arrosé pendant de looongues années avant de vous apercevoir qu’il s’agissait d’une mauvaise herbe… Non seulement on s’en est bien occupé, elle a eu le temps de développer de belles racines, mais en plus… C’est une mauvaise herbe ; on ne s’en débarrasse pas comme ça !
Quoi qu’il en soit, quand on dit bref, c’est surtout parce qu’en comparaison à d’autres approches et thérapies, 2 ans, c’est quand même court. Tout est finalement assez relatif.
Dans tous les cas, ce qu’il faut avoir en tête, ce n’est pas forcément la durée de la TCC ! En vérité ça, on s’en fiche un peu. Ce qui compte c’est que vous en ressentiez un bénéfice et que votre problème avance (ou plutôt recule, c’est ça qu’on veut n’est-ce pas ?). Et rassurez-vous pour cet aspect-là, la TCC, quand elle est conduite « correctement », quand le thérapeute est compétent, que le patient réalise ses tâches à domicile (on y reviendra, mais le patient a un rôle très actif en TCC, bien loin du cliché selon lequel le patient vient, raconte sa vie et repart soulagé), la TCC a vraiment de bons pronostics.
Ceci n’est pas étonnant car les bases théoriques de la TCC sont issues de connaissances scientifiques en psychologie et en neurosciences. Les TCC sont des thérapies qui ont fait l’objet d’études scientifiques, qui ont montré leur intérêt et leur efficacité dans de nombreux troubles psychiques courants sur lesquels nous aurons l’occasion de revenir.
Alors dites-moi… Est-ce qu’après tout ça vous y voyez un peu plus clair sur la TCC ?
